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28 novembre, EXC-librairie (Paris), présentation d’un livre de Pavel Arsenev en dialogue avec Milena Arsich (Six) / 19.00 / Passage Molière

Tactiques de l’exil linguistique, ou quand la langue cesse d’être maternelle pour un natif

Nous nous retrouvons tous jetés, dès notre naissance, dans telle ou telle langue : nous y agissons d’abord par le ressenti et en doutant de nos expressions et de ce que nous exprimons. Puis, nous nous habituons progressivement à considérer cette langue comme maternelle, nous devenons « locuteurs natifs », en l’utilisant presque sans réfléchir ni lui prêter trop d’attention.

Dans notre vie d’adultes, une anxiété langagière peut nous revenir dans trois cas. Premièrement, si nous avons des enfants qui apprennent une langue par tâtonnement et que nous sommes assez attentifs à ce processus. Deuxièmement, lorsque nous écrivons de la poésie dans laquelle l’action des expressions courantes est suspendue, le sens redéfini et l’audience à laquelle nous nous adressons dispersée. Enfin, nous sommes à nouveau inquiets de notre langage lorsque nous nous trouvons en exil, cherchant à nous installer dans un nouveau pays, une nouvelle culture et une nouvelle langue.

Depuis quelques années, Pavel Arsenev cumule dans sa trajectoire biographique les trois cas, somme toute assez particuliers, d’anxiété langagière, qu’il en vient à concevoir, dans son premiere livre Le russe comme non maternelle (Vanloo, 2024), l’exil linguistique non pas comme un état exceptionnel, mais comme une condition de base de l’existence des animaux parlants, qui devient un peu plus évidente en ces temps catastrophiques. Puisqu’il rend l’usage de la parole à nouveau incertain, attentif et intéressé, l’exil linguistique constitue en soi un programme linguo-philosophique, un programme qui acquiert, en outre, une urgence politique dans la situation actuelle.

Avec participation de Milena Arsich, traductrice principal du livre et autrice de Mon récit de maternité, d’où elle lira également les extraits et participera dans une discussion autour des paradoxes des langues maternelles, tactiques d’exil linguistiques et la poétique de désauthentification.
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28 novembre, EXC-librairie (Paris), présentation d’un livre de Pavel Arsenev en dialogue avec Milena Arsich (Six) / 19.00 / Passage Molière

Tactiques de l’exil linguistique, ou quand la langue cesse d’être maternelle pour un natif

Nous nous retrouvons tous jetés, dès notre naissance, dans telle ou telle langue : nous y agissons d’abord par le ressenti et en doutant de nos expressions et de ce que nous exprimons. Puis, nous nous habituons progressivement à considérer cette langue comme maternelle, nous devenons « locuteurs natifs », en l’utilisant presque sans réfléchir ni lui prêter trop d’attention.

Dans notre vie d’adultes, une anxiété langagière peut nous revenir dans trois cas. Premièrement, si nous avons des enfants qui apprennent une langue par tâtonnement et que nous sommes assez attentifs à ce processus. Deuxièmement, lorsque nous écrivons de la poésie dans laquelle l’action des expressions courantes est suspendue, le sens redéfini et l’audience à laquelle nous nous adressons dispersée. Enfin, nous sommes à nouveau inquiets de notre langage lorsque nous nous trouvons en exil, cherchant à nous installer dans un nouveau pays, une nouvelle culture et une nouvelle langue.

Depuis quelques années, Pavel Arsenev cumule dans sa trajectoire biographique les trois cas, somme toute assez particuliers, d’anxiété langagière, qu’il en vient à concevoir, dans son premiere livre Le russe comme non maternelle (Vanloo, 2024), l’exil linguistique non pas comme un état exceptionnel, mais comme une condition de base de l’existence des animaux parlants, qui devient un peu plus évidente en ces temps catastrophiques. Puisqu’il rend l’usage de la parole à nouveau incertain, attentif et intéressé, l’exil linguistique constitue en soi un programme linguo-philosophique, un programme qui acquiert, en outre, une urgence politique dans la situation actuelle.

Avec participation de Milena Arsich, traductrice principal du livre et autrice de Mon récit de maternité, d’où elle lira également les extraits et participera dans une discussion autour des paradoxes des langues maternelles, tactiques d’exil linguistiques et la poétique de désauthentification.

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How to create a business channel on Telegram? (Tutorial) The channel also called on people to turn out for illegal assemblies and listed the things that participants should bring along with them, showing prior planning was in the works for riots. The messages also incited people to hurl toxic gas bombs at police and MTR stations, he added. The optimal dimension of the avatar on Telegram is 512px by 512px, and it’s recommended to use PNG format to deliver an unpixelated avatar. You can invite up to 200 people from your contacts to join your channel as the next step. Select the users you want to add and click “Invite.” You can skip this step altogether.
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